Acrostiche "Anonyme"

Apeurée, tremblotante
Navrée, hésitante
Observée, haletante
Niée, décevante
Yéyé, ondulante
Masquée, respirante
Enterrée, étoile filante

Elisabeth Malval
15 mars 2021

 Désobéissance sur ordonnance

 

Ce n’est pas prescrit

Ce n’est pas interdit

C’est curieux

C’est odieux

Comment s’y retrouver

Quand on veut frauder

 

Alors quand c’est prescrit

A tort c’est interdit

C’est pourtant autorisé

C’est savamment dosé

 

La feuille dit oui

L’orgueil s’épanoui

La contradiction s’évanouie

L’acceptation se réjouie

 

Le tirage de langue enfoui

Le déblocage d’une harangue inouïe

 

Elisabeth Malval ~ 8 février 2021

 

           Contre courant

Mettre de l'espoir
Où cela n'est pas utile
Y croire, le vouloir
Très tranchant est le fil

Pourquoi aller à l'encontre
Plutôt qu'à la rencontre
Pourquoi démontrer
Plutôt qu'émerger

Je ne sais plus faire
Autrement qu'en solitaire
Je navigue à vue
La digue puis l'étendue

Être avec soi même est fatiguant
Avec les autres est éreintant
Je voyage au ressenti
Et des pages j'écris

Elisabeth Malval
7 octobre 2020

Coup de théâtre

Tout mener de front

Cela tourne rond

Il en a toujours été ainsi

C’est voulu, choisi

Les efforts sont aussi intenses

La volonté également immense

Puis soudain, patatras

Ce n’était pas prévu comme ça

C’était pourtant une certitude

La réussite, les félicitations, les aptitudes

Toute confiance pour les études

Le coup est rude

La stupeur laisse bouche bée

La peur laisse les larmes couler

Aide, conseil, réconfort

Remède, éveil, support

La taille du projectile déconcerte

Tous les sens sont en alerte

La renverse, perte d’équilibre

Se disperse, de nouveau vibre

Elisabeth Malval

24 mai 2020

Acrostiche ꞋꞋNon-ditsꞋꞋ

Niemand kann verstehen
Oder vielleicht sie
Nie und nimmer

Das ist so ruhig
Immer vor dem Sturm
Tag für Tag
Sonne is untergegangen

Elisabeth Malval 
24 mai 2020

"Soudain" 

Oui, on est nombreux à espérer que le "comme avant" s'efface des esprits et laisse naître le "alors maintenant..."

On n'arrête pas un cheval au galop. On peut lui suggérer d'aller au trot.

Pourtant c'est arrivé. Tout s'est immobilisé, stoppé.

Et la nature a pu se divertir, prendre ses aises,
faire des bulles, la planche aux pieds des falaises,
des pirouettes, des loopings dans les airs, sortir le bout de son nez, parcourir des kilomètres sur terre.

Elle s'est régalée, on était enfermé.
On va de nouveau s'amuser, elle sera muselée.

Co-habiter dans un parfait équilibre est illusoire,
mais on peut respecter de l'autre le territoire.
Le bénéfice serait commun, même si différent pour chacun.

Si certains comportements auront du mal à disparaître, de la nouveauté pourrait aisément apparaître.

J'ai envie de croire que c'est possible,
qu'ils n'ont pas sauté pour rien les fusibles.

Voilà, je partage ces quelques lignes que, par besoin ~ envie, je signe.

C'est un peu long, satané crayon !

Elisabeth Malval
9 mai 2020 

Heureusité, passage éclair

J’ai été heureuse pendant 24 heures

Et cela m’a fait chaud au cœur

Puis cette félicité précieuse et gratuite

A tout d’un coup pris la fuite



L’agréable, le savoureux

Est devenu impalpable, hasardeux

J’aurais voulu que cela dure toujours

Son départ soudain est bien lourd



Le bonheur a fait un aller-retour

Sur ce tout petit parcours

Il laisse un bon goût

Mais il est flou

Le bonheur, on en dépend, il se cache, on s’y accroche

La médiocrité, on l’apprend, on s’y attache, elle est proche

Elisabeth Malval

20 janvier 2020